Par Eric Parmentier, historien de l’art, conférencier.
Camille Claudel a tout pour elle : de l’or dans les mains, la beauté du diable, une énergie phénoménale et un caractère de feu.
Dès l’enfance, sans aucune formation, elle inventait des petits personnages en modelant la glaise.
Sculptrice reconnue très jeune par ses pairs, Camille Claudel semble promise à un grand destin.
Mais en cette fin du 19ème siècle, quel défi pour une femme qu’une carrière d’artiste !
Avec le célèbre sculpteur Auguste Rodin dont elle devient l’élève, la collaboratrice et la maîtresse, Camille Claudel vit une relation artistique et amoureuse fusionnelle dont elle aura du mal à s’échapper. Rodin qui a reconnu tout de suite en elle une grande artiste : « Je lui ai montré où trouver de l’or, disait-il, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle. »
S’il est vrai que les productions de Claudel et de Rodin durant leur relation, entre 1884 et 1898, sont proches, les influences sont réciproques – c’est ce qui ressort par exemple d’une comparaison de deux figures de Femmes accroupies réalisées à peu d’intervalle. Camille était plus collaboratrice qu’élève, se targuant d’assister le maître dans l’exécution des Bourgeois de Calais.
Malgré leur inscription dans un même mouvement esthétique, ils épousent des registres différents : plus introspectif pour elle, plus sensuel pour lui. D’ailleurs, le maître lui-même a regretté que sa collaboratrice ne soit pas appréciée à sa juste valeur et présageait que l’histoire reconnaîtrait un jour sa grande valeur.
Le destin de Camille Claudel sera brisé quand elle sombrera dans la folie et finira sa vie dans un asile psychiatrique. Mais après un long purgatoire, l’artiste, enfin, a été reconnue. Et ses œuvres sont bien là… « la Valse », « La vague », « Les causeuses » …plus que jamais belles et vibrantes.
MARDI 9 SEPTEMBRE À 20H30
Entrée : 5€
Carré des Coignard
150, Grande Rue Charles de Gaulle
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