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Parcours nautique : Patrimoine des bords de Marne autour de l'Île Fanac
Description
En naviguant sur la Marne autour de l'Île Fanac à Joinville-le-Pont, découvrez ce bout de rivière chargée d'histoire et les diverses architectures remarquables laissées par deux siècles d'aménagement.
Pendant des siècles la Marne, tout en étant un axe majeur de ravitaillement vers Paris, restait une rivière sauvage, aux changements de cours redoutés et à la navigation réputée dangereuse.
Puis, à partir du XIXe siècle, de progressifs aménagements ont transformés la rivière, modifiant les paysages et attirant les Parisiens avides de loisirs nautiques.
Aujourd'hui, en dépit de nombreux bouleversements, les berges de Joinville-le-Pont et l'Île Fanac conservent de nombreux témoignages des divers usages de la rivière, qu'un simple tour de l'Île vous permettra de découvrir.
Points d'intérêt et informations parcours
Port de plaisance de Joinville-le-Pont
Venez profiter du cadre paisible de la Marne au port de plaisance de Joinville-le-Pont.
Situé à quelques kilomètres de Paris, le port de plaisance est équipé de services d'eau, électricité, sanitaires, internet ou encore laverie pour accueillir les bateaux de passage ou en escale. Vous pouvez également profiter de la location de bateaux électriques entre les mois de mai et septembre. Plusieurs formules sont disponibles pour la location et il n'est pas nécessaire d'avoir un permis bateau.
Canal de Saint-Maur
Voulu par Napoléon Ier, entreprit en 1809 et ouvert à la navigation en 1821, le canal de Saint-Maur fut l'un des premiers ouvrages d'art majeur construit au XIXe siècle afin de faciliter la navigation sur la Marne.
Long de 1 072 m, dont plus de la moitié en tunnel, il permet d'éviter la boucle de Saint-Maur, raccourcissant les trajets d'environ 13 km dans une zone réputée dangereuse pour la navigation.
Le maintien du niveau de la Marne dans le tunnel nécessita la construction d’un barrage légèrement en aval. Le premier fut achevé en 1826, avant d’être remplacé en 1867 par un barrage semi-automatique.
Le plan d’eau ainsi formé, conjugué à l’arrivée du train à Joinville en 1859, attira les Parisiens à la recherche de loisirs nautiques, favorisant ainsi le développement du canotage sur ce tronçon de la rivière.
Aujourd'hui le canal reste emprunté par une moyenne de 18 bateaux par jour.
Anciennes usines et studios Pathé à Joinville-le-Pont
Au début du XXe siècle la Marne, voie de communication, source d’énergie pour les moteurs à vapeur des usines, matière première pour certaines fabrications, attira les industries à Joinville. Parmi les plus importantes : l’usine de la société Pathé.
Edifiée en 1905 l’usine de Joinville fut issue de la volonté de Charles Pathé de moderniser ses outils de production et de doubler ses installations de Vincennes, notamment pour se prémunir d’éventuels incendies. L’usine fut d’abord consacrée au traitement des films positifs avant de voir son rôle se développer progressivement.
À partir de 1910 l'activité cinématographique fut renforcée par la construction de studios. D’abord rudimentaires, les installations furent rapidement modernisées jusqu’à devenir l’un plus importants lieux de tournage en France, duquel sortit certaines années jusqu’à 40% de la production cinématographique nationale.
Aujourd’hui les studios ont disparu mais les anciens bâtiments de l’usine, devenus après-guerre ceux de la Société Générale des Travaux Cinématographiques (GTC) par la fusion des activités techniques des établissements Pathé-Cinéma et Gaumont, sont encore visibles et occupés pour partie par des activités liées à l’image et au son.
Pont de Joinville
L’existence de l’actuelle commune de Joinville-le-Pont est intimement liée à celle d’un pont franchissant la Marne.
Voulu par l’évêque de Paris, le premier pont fut construit par les religieux de l’abbaye de Saint-Maur afin d’éviter les naufrages lors du dangereux franchissement de la Marne. Attesté pour la première fois vers 1205, il fut jusqu’au début du XIXe siècle le seul pont permettant la traversée de la rivière entre ceux de Charenton et de Lagny.
Ce pont, très fréquenté, entraîna la création d’un hameau de pêcheurs, mariniers, maraichers et vignerons sur la rive droite de la Marne, qui finit par être connu sous le nom de « Branche du Pont de Saint-Maur ».
Le village longtemps rattaché à la paroisse Saint-Maur devint une commune à part entière en 1790. Celle-ci prit en 1831 le nom de Joinville, en l’honneur de François d’Orléans, prince de Joinville, troisième fils du roi Louis-Philippe, en y accolant « le-pont » afin de se distinguer de la commune de Haute-Marne du même nom.
Le pont fut détruit et reconstruit à plusieurs reprises au fil des siècles. À partir de 1835, il permettait de traverser la rivière grâce à dix arches en pierre. Ce pont de pierre survécut au XIXe siècle et accompagna le développement des loisirs nautiques au cours de la Belle Epoque, avant d’être démoli à partir de 1937 pour les besoins de la circulation routière. L’ouvrage actuel fut achevé en 1943.
Île Fanac
Au pied du pont de Joinville l'île Fanac, site emblématique des bords de Marne, a su conserver son aspect pittoresque, gardant le souvenir des loisirs nautiques des XIXe et XXe siècles.
Jusqu'au XIXe siècle le cours de la Marne était parsemé d'îles de tailles diverses, parfois éphémères. Elles formaient autant d'opportunités, pour l'installation de moulins par exemple, que de dangers pour la navigation. Progressivement une grande partie de ces îles ont disparues en étant urbanisées et reliées aux berges.
l'Île Fanac fait partie des plus importantes à avoir survécu jusqu'à aujourd'hui.
C'est ici qu'un restaurateur venu de Bercy ouvrit au milieu des années 1860 ce qui fut probablement la première guinguette des bords de Marne, "Chez Jullien", offrant un restaurant, un bal et un grand tir. Il bénéficiait ainsi à la fois du cadre champêtre offert par l’île et de la proximité de la voie de chemin de fer. L’ambiance du restaurant fut immortalisée plus tard par Emile Zola dans "Au Bonheur des Dames" (1883).
L’attrait du site de Joinville attira progressivement d’autres restaurateurs. À la pointe de l’Île, aménagée aujourd’hui en jardin public, s’installa au début du XXe siècle le restaurant À l’Ermitage, tenu par M. Lebrasseur. On y accédait par un escalier de bois descendant du pont de pierre, qui disparut avec la construction du nouveau pont.
Boat-house de l'Île Fanac
En 1876, deux membres du Rowing-Club de Paris décide de fonder une nouvelle société : la Société Nautique de la Marne (SNM). En 1883, celle-ci fait construire son "boat house" sur l'Île Fanac.
Détruit dans un incendie en 2005 le Boat house de l'Île Fanac a bénéficié d'une reconstruction à l'identique pour les parties extérieures qui sut conserver l'architecture caractéristique des bâtiments liée aux loisirs nautiques de la fin du XIXe siècle.
Le bâtiment en pan de bois hourdé de briques, technique choisie pour son économie et sa rapidité de mise en œuvre, évoque le style régionaliste caractéristique des maisons de villégiature, suggérant les plaisirs des séjours aux bords de mer ou des lacs de montagne.
Le rez-de-chaussée abrite un vaste hangar à bateau, tout en longueur, qui s’ouvre largement sur la berge offrant un accès aisé à la rivière. L’étage accueille le bureau de la Société ainsi qu’un lieu de réunion et de réception, le tout à l’abri des inondations. Il est doté d’un grand balcon qui permettait de suivre les courses, dont le déroulement était ponctué par l’horloge et la cloche autrefois installées sur le faîte du toit.
Ce modèle allait être fréquemment repris par les autres établissements liés aux sports nautiques.
Il est toujours utilisé aujourd'hui par le club l'Aviron Marne et Joinville, club héritier de la SNM.
Ancienne Hostellerie de la Pomme d'Api
Le succès des bords de Marne comme destination de loisirs entraîna la multiplication des guinguettes, hostellerie et restaurant.
Ces lieux de loisir associaient le plus souvent restauration, danse et attractions telle que balançoire, jeux de boules, jeux de la grenouille, etc. Ils furent souvent construits dans des styles régionalistes évoquant la villégiature, les plages de Normandie ou les chalets suisses, comme les villas et pavillons qui allaient petit à petit orner les berges de la Marne.
L’actuel restaurant de l’ANAS, Association Nationale d’Action Sociale des personnels de la Police Nationale et du Ministère de l’Intérieur, est installée dans le bâtiment de l’ancien hôtel de voyageurs dit « Hostellerie de la Pomme d’Api ».
La taille des bâtiments, à l’architecture en pan de bois caractéristique, témoigne de l’ampleur que purent atteindre ce type d’établissements, avant leur déclin au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.
Quai de Polangis
Jusqu’au dernier quart du XIXe siècle la rive gauche de la Marne formait une plaine que seul occupait le château de Polangis, attesté en 1207. À partir de 1886, la vogue pour les bords de Marne amenèrent les propriétaires du domaine à en lotir le parc.
Très progressivement, les anciennes terres agricoles virent apparaître pavillons à l’architecture caractéristique et établissements de loisirs, notamment certaines des guinguettes les plus renommées. Désireux de séduire les Parisiens en quête des plaisirs de la villégiature, les lotisseurs allèrent jusqu’à creuser un petit canal afin d’ajouter au pittoresque du site.
Les vastes terrains libres attirèrent également certaines industries fortes consommatrice d’eau. Joseph Jougla y implanta notamment son usine de produits photographiques dès 1900. Les établissements Jougla, devenus Lumière et Jougla en 1911 après la fusion avec l’entreprise des frères Lumière, employèrent jusqu’à 600 employés qui produisaient jusqu’à 40.000 plaques photographiques par jour.
Ancien garage à bateaux de l'ASPP
Si quelques-unes de plus prestigieuses sociétés nautiques des bords de Marne furent créées dès la fin du XIXe, l'Entre-deux-guerres continua de voir la création de nouvelles associations, souvent issues d'entreprises ou de groupements professionnels.
Ainsi, en 1929 s'installa dans ce bâtiment la section aviron de l'Association Sportive de la Préfecture de Police. La façade de ce qui fut jusqu'en 2011 "la Maison de l'Aviron", en dépit de transformations, permet encore de reconnaître l'architecture caractéristique des garages à bateau. Les grandes portes du rez-de-chaussée permettaient un accès facile à la Marne, la terrasse offrait un point d'observation privilégié pour suivre les évolutions des bateaux sur la rivière, le tout étant construit avec un pan de bois évoquant les styles régionalistes.
Ancien garage à bateaux de la société nautique En Douce
En 1975, la construction du pont de l’autoroute A4 entraîna la destruction de plusieurs établissements liés à l’histoire des bords de Marne. Parmi ceux-ci, le garage à bateaux occupés pendant presque cinquante ans par la société nautique En Douce.
Fondée en 1886, cette société était issue de la lignée des canotiers « baladeurs », attirés avant tout par les bords de Marne pour les plaisirs de la promenade, de la nourriture et de la fête, qui s’opposent alors fréquemment au « rowingmen », rameurs sérieux, amateurs de performance sportive. Avec le temps la distinction entre ces deux types d’usagers de la rivière tendit à s’estomper.
Au cours de son existence, l’En Douce changea de garage à plusieurs reprises, toujours sur la rive droite de la Marne à Joinville. Elle occupa celui qui se trouvait ici de 1925 à sa fusion avec le Club Nautique de Paris en 1972.
On trouvait à proximité du garage les autres établissements indispensables : restaurants (Chez le Chinois, à la Source, le Café des Sports), constructeurs de bateaux (Maison Strogolo, puis Kauff, Renaut et Matonnat).
L'île Fanac du côté du petit bras de la Marne
Très progressivement l’île Fanac vit se bâtir de petits pavillons entourés de jardins. Si certains ont disparus, notamment dans la partie sud de l’île au cours des années 1970, ils subsistent de multiples exemples de ces constructions typiques.
L’un de ces anciens pavillons abrite aujourd’hui le club de Canoë-Kayak Joinville Eau Vive, fondée en 1970. Il voisine avec un ancien garage, celui de Pelissier, constructeur de bateaux réputé au début du XXe siècle. À l’origine il était également proche des bâtiments du restaurant chez Jullien.
Un peu plus loin est également parvenue jusqu’à nous une monumentale villa, dominée par une triple tourelle néo-médiévale, qui abrite aujourd’hui l’Ecole Municipale des Arts de Joinville-le-Pont et témoigne du goût parfois tardif pour une forme d’architecture néo-gothique.
Le Quai de la Marne
Le long de l'actuel quai de la Marne, sur la rive droite de la rivière, furent construit quelques-uns des premiers établissements témoignant de l'éclosion des loisirs nautiques.
C’est notamment là que fut construit le Garage Turban, constructeur de bateaux et loueur de canots, présent dès 1867, donc dès les débuts de la mode du canotage sur la Marne.
Turban s’était installé en face du Café Jullien sur l’île Fanac. Les Parisiens en goguette pouvaient traverser la rivière d’un établissement à l’autre grâce à un passeur.
Au début du quai, le restaurant actuel occupe ce qui est peut-être le plus ancien bâtiment du quartier, l'ancien restaurant "le petit Pavillon", puis "le Pavillon bleu", présent dès 1905.
L'ancienne baignade du "Banc de sable"
La vogue des bords de Marne s'accompagna du développement de la baignade dans la rivière. L’actuel port de plaisance de Joinville a été construit à l’emplacement d’un établissement municipal de bains : le « Banc de sable ».
Afin de lutter contre les risques d'accident les communes riveraines de la Marne aménagèrent fréquemment des zones de baignades surveillées. Ici les derniers aménagements, qui dataient de 1953, offraient des installations importantes, avec cabines et bains-douches, que l'interdiction de toute baignade dans la Marne en 1970 rendit obsolètes.
Par ailleurs Joinville bénéficiait des plusieurs établissements de bains privés, tous installés le long des berges ou de l’île Fanac, souvent à l'initiative des sociétés et clubs sportifs, et réservés à leurs adhérents. Elles pouvaient également être aménagées par des entreprises à l'image de la baignade Pathé.
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