Assistez à la projection en continu du film de Pascal Toussaint "Max à Vincennes" qui nous plonge dans l’âge d’or du cinéma muet en superposant des vues actuelles de la ville avec des plans de films tournés dans les mêmes rues au début du XXe siècle.

Sait on que Vincennes fut la capitale mondiale du cinéma ?

Il est vrai que cela remonte à il y a plus d'un siècle, lorsque le visionnaire Charles Pathé eut l'idée de transformer ce qui n'était qu'un spectacle de foire en industrie de portée mondiale.

Nous sommes en 1905, et parmi les artistes de music-hall qui migraient alors vers ce nouveau support il en fut un qui, jusqu'à la Première Guerre mondiale, contribua grandement à la renommée internationale des productions de la firme Pathé : Max Linder.

Chaplin lui reconnut cette primauté : l'invention d'un personnage attachant aux prises avec de pittoresques aventures scénarisées.

Avec son allure distinguée, Max campait le bourgeois naïf dont tous les peuples pouvaient se moquer. S'inspirant de sa vie quotidienne, il fut le premier à élaborer des scénarios complexes pour façonner son personnage.

Et quel plus bel écrin que ces nouvelles et belles rues jouxtant les Studios Pathé Frères. Conçus par l'architecte Georges Malo, ces immeubles et villas qu'habitèrent des cadres de l'usine, servirent également de décor au cinéma naissant.

Ce petit film est le fruit des recherches de Denis Dupont, Vincennois qui, au prix de minutieuses investigations, répertorie les emplacements précis de ces tournages extérieurs.

Le plasticien vidéo Pascal Toussaint propose une nouvelle vision de ces rues et façades, de ces bâtiments pérennes ou disparus que Max traversa au fil de ses tournages quotidiens.

Chaque plan est re-filmé dans le même axe, avec une taille et une échelle plus grandes, puis mélangé avec les images anciennes. Maxi évolue alors en surimpression du contexte contemporain.

Grace au soutien de la mairie de Vincennes, de la fondation Pathé-Seydoux et des Éditions Montparnasse, cette vidéo exhume sans nostalgie un patrimoine oublié ou persistant par le biais d'une démarche artistique.

Pour continuer la déambulation dans Vincennes, rendez-vous au 7, rue de la Jarry, pour la suite de cette visite spatio-temporelle, sans Max cette fois. On y sera aussi invité à enfourcher le fameux vélo-projecteur Pathé Baby !